Extrait du livre « Anxiogène « de Souleymane Boel sortie prévu début 2024

Un magnifique matin ensoleillé, alors que Youssouf se préparait pour une sortie au supermarché afin d’effectuer les courses de la semaine, il décida d’inviter Madame Linkman à l’accompagner. Avec une politesse touchante, elle déclina l’invitation, expliquant qu’elle était plongée dans la création d’une œuvre artistique. Une peinture qu’elle tenait à finir, représentant le souvenir de leur voyage en Afrique, elle et Youssouf. Bien qu’un soupçon de déception traversa Youssouf, il comprit instinctivement l’importance de son engagement envers elle.

Il se mit donc en route pour les courses, mais au moment où il se trouvait au cœur du magasin, son téléphone sonna bruyamment. C’était la téléalarme de Madame Linkman qu’il avait reliée à sa téléphonie. Instantanément, il se souvint de la promesse qu’il avait faite à Madame Linkman, celle de l’accompagner jusqu’à la fin de son parcours de vie. Les articles qu’il avait ramassés tombèrent négligemment au sol alors qu’il se précipitait hors du magasin, à bout de souffle.

En arrivant chez elle, il découvrit Madame Linkman gisant au sol, dans une agonie difficile. Cependant, elle sourit en le voyant et lui dit d’une voix faible :

                  Madame Linkman :

« Je savais que tu ne me décevrais pas, mon fils. Tu as toujours été loyal envers moi, depuis notre voyage en Afrique, jusqu’à aujourd’hui. »

Youssouf, le cœur lourd, prit Madame Linkman dans ses bras en larmes, réalisant qu’il venait de perdre une femme qu’il considérait comme une mère. Le chat de Madame Linkman passa près d’eux en miaulant, comme s’il partageait sa tristesse.

Youssouf s’effondra de chagrin, sachant combien cette dame allait lui manquer. Il resta silencieux pendant de longues heures, se remémorant les précieux moments passés ensemble. Finalement, il décida de peindre un tableau en sa mémoire, perpétuant ainsi son souvenir et l’amitié profonde qu’ils avaient partagée avec elle. Ce tableau serait le reflet de leur voyage en Afrique, un témoignage vivant de leur amitié indestructible.

Après avoir constaté la disparition de Madame Linkman, Youssouf se trouva dans la maison silencieuse, remplie des souvenirs de leur amitié. Alors qu’il parcourait la pièce, son regard se posa sur un tableau inachevé posé sur un chevalet. Il s’approcha de l’œuvre et découvrit avec émotion que c’était le dernier tableau que Madame Linkman avait commencé. C’était une représentation magnifique de leur voyage en Afrique, avec les enfants de l’orphelinat qu’ils avaient visité ensemble. Les couleurs vives et les détails capturaient l’essence même de cette aventure mémorable.

Les larmes commencèrent à couler sur les joues de Youssouf, déformant les traits de son visage habituellement impassible. Sa carrure imposante semblait s’effacer devant l’émotion qui le submergeait. Il resta là, absorbé par le tableau, se souvenant des moments joyeux et significatifs de ce voyage, des sourires des enfants, de la générosité de Madame Linkman et de la complicité qui les unissait.

Il savait que ce tableau inachevé était bien plus qu’une simple toile. C’était le témoignage ultime de l’amour et de l’amitié qui avaient lié leur vie. Il prit doucement la toile dans ses mains, sentant l’âme de Madame Linkman vibrer à travers chaque coup de pinceau. Il décida alors de le compléter, de mettre la touche finale à cette œuvre d’art en l’honneur de la femme qui avait tant compté pour lui.

Extrait du livre « Anxiogène  » de Souleymane Boel sortie prévue début 2024

À la demande de Madame Linkman, Youssouf a emménagé chez elle, et depuis, ils cohabitent parfaitement. Youssouf a élu domicile chez Madame Linkman et, bien qu’il fréquente une jeune fille nommée Aissata, il veille à ce qu’elle ne reste jamais seule. Cependant, un jour, leur quotidien bascule lorsque le médecin de Madame Linkman vient lui annoncer une nouvelle dévastatrice : elle est atteinte d’un cancer du pancréas en phase avancée. Le médecin se confie à Youssouf, qui a été désigné comme son tuteur par la vieille dame.

Ce matin-là, dans le salon, Madame Linkman semblait préoccupée. Youssouf le remarqua immédiatement et s’approcha d’elle avec sollicitude.

Youssouf : (d’une voix douce) Madame Linkman, vous semblez préoccupée ce matin. Qu’est-ce qui vous tracasse autant ?

Madame Linkman : Je m’inquiète pour mon prochain rendez-vous médical.

Youssouf : (avec compréhension) Quel rendez-vous ?

Madame Linkman : Le médecin doit venir aujourd’hui. Il doit m’annoncer quelque chose d’important.

Youssouf : (rassurant) Ne vous inquiétez pas, Madame Linkman. Tout ira bien.

Madame Linkman : (souriante) J’espère que vous avez raison, Youssouf. Vous êtes un bon garçon.

Une demi-heure plus tard, le médecin arrive chez Madame Linkman, tendu comme un arc, prêt à décocher une flèche. Après l’examen médical, il revient pour parler à Youssouf, désigné comme le nouveau tuteur de la vieille dame.

Médecin : Bonjour, puis-je discuter avec vous un instant, Youssouf ? Je suis désolé, je sais que vous vous êtes attaché à elle, mais il est essentiel qu’elle connaisse la vérité.

Youssouf : (inquiet) Bien sûr, docteur. Allez-y.

Médecin : (d’une voix douce) Youssouf, j’ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer. Madame Linkman est atteinte d’un cancer du pancréas en phase avancée.

Youssouf : (choqué, retenant ses larmes) Comment est-ce possible ? Elle semblait si bien pour son âge. S’il vous plaît, docteur, ne lui dites rien. Laissez-moi lui expliquer. Je trouverai les mots.

Médecin : Très bien, si vous le jugez préférable.

En fin de journée, Madame Linkman pose des questions à Youssouf.

Madame Linkman : Youssouf, dites-moi la vérité. Le médecin vous a parlé de quelque chose de grave à mon sujet, n’est-ce pas ?

Youssouf : (hésitant) Oui, Madame Linkman. Mais nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve.

Madame Linkman : (préoccupée) Qu’a-t-il dit au sujet de ma santé ?

Youssouf : Ils ont diagnostiqué un cancer du pancréas, Anne Charlotte.

Madame Linkman : (calmement) Vous savez, à mon âge, on se prépare à partir. Ce que je ne veux pas, Youssouf, c’est mourir seule.

Youssouf : (avec compassion) Anne Charlotte, inchaa’Allah, je serai toujours là pour vous.

Madame Linkman : (émue) Vos paroles sont celles que j’aurais aimé entendre de mes propres enfants.

Youssouf : (proposant une idée) Madame Linkman, j’ai une proposition. Si vous êtes d’accord, je vous emmènerai en Afrique pour vous montrer comment les aînés sont traités là-bas. Nous pourrions même gérer un orphelinat où vous pourriez enseigner la peinture à de jeunes orphelins. Qu’en dites-vous ?

Madame Linkman : (touchée) Cela semble merveilleux, Youssouf. Mais pourquoi voulez-vous faire cela ?

Youssouf : (avec détermination) Parce que je crois que cela vous aidera à combattre votre maladie. Et je veux être à vos côtés, quoi qu’il arrive.

Madame Linkman : (émue) Vous êtes un jeune homme remarquable, Youssouf. Je suis fière de vous avoir à mes côtés.

Youssouf : (avec gratitude) Je suis fier d’être à vos côtés aussi, Madame Linkman.

Trois jours plus tard, ils s’envolèrent pour l’Afrique.

Extrait du livre « anxiogène  » de Souleymane Boel sortie prévue 2024 

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Extrait du livre « Anxiogène » de Souleymane Boel sortie prévue début 2024

Seule la lueur de la lune offrait un peu de visibilité dans la pénombre qui avait enveloppé la petite forêt de Conflans-Sainte-Honorine, créant une atmosphère mystérieuse et glaciale. La voiture conduite par Youssouf était soigneusement dissimulée à proximité, ses phares éteints pour éviter d’attirer l’attention. Cartoons était immobile, les yeux rivés sur son téléphone portable, tandis que les autres se préparaient à la tâche qui les attendait.

Pendant que Youssouf et Luigi s’enfonçaient dans la forêt, le silence n’était perturbé que par le son de leurs pas et le craquement des branches sous leurs pieds. L’arbre portant la marque d’un « Y » se découvrait enfin au loin, accentuant l’angoisse qui imprégnait l’atmosphère.

La tension montait lorsque Youssouf ordonna à Luigi de creuser. Le bruit de la terre s’effondrant à chaque coup de pelle résonnait dans le calme du crépuscule, ajoutant à l’oppression ambiante. Youssouf, le front plissé, scrutait son téléphone, tandis que Luigi creusait frénétiquement, espérant trouver rapidement le butin pour sauver sa vie.

Soudain, la découverte d’un sac à dos apporta un soupçon d’espoir, brisant la monotonie de la tâche. Cependant, cette trouvaille ne fit qu’accroître l’angoisse lorsque Youssouf révéla les photos compromettantes sur son téléphone portable, montrant la cruauté de ses crimes passés. Le suspense atteignit son paroxysme lorsque Youssouf se retourna contre Luigi, l’achevant sans pitié dans un geste brutal qui porta la tension à son comble.

Une fois arrivés à destination, Cartoons, en état de choc, décida de rester dans la voiture. Il fit un signe de tête pour indiquer qu’il n’avait pas la force de continuer. Les autres s’éloignèrent tandis qu’il tentait désespérément de regarder un dessin animé. Cependant, ses yeux s’emplirent de larmes, il perdit le contrôle et finit par jeter son téléphone portable pour dissimuler son visage.

Youssouf et Luigi ouvrirent le coffre pour récupérer le corps, puis se dirigèrent vers l’arbre orné d’un « Y » gravé. Youssouf ordonna à Luigi de commencer à creuser.

Youssouf : « Allez, creuse. Si mon argent est toujours là, on placera le corps de Wings à la place, et je te laisserai la vie sauve. »

Luigi, avec un sourire d’espoir, se mit à creuser avec ardeur.

Luigi : « D’accord, c’est compris ! Je te promets que je ne récidiverai jamais. Je le jure sur ce que j’ai de plus cher au monde. »

Cependant, Youssouf remarqua un détail troublant sur son téléphone : plusieurs photos de cambriolages, mettant en scène des personnes âgées endormies sous l’emprise de somnifères. Sur certaines de ces images, il se mit en scène, posant à côté du butin et des victimes endormies, comme s’il se moquait d’elles. Ces clichés témoignaient de sa cruauté impitoyable en tant que cambrioleur.

Tandis que Luigi poursuivait son travail acharné de creusage, le suspense monta d’un cran. Soudain, un sac à dos émergea de la terre, ravivant l’espoir de mettre la main sur l’argent. Luigi crut être sauvé, mais Youssouf avait d’autres projets en tête.

Youssouf : « Je regrette, mais tu n’aurais jamais dû t’en prendre à Mme Linkman ! Et si tu n’avais pas monté ce plan avec cette garce, notre pote Wings serait encore en vie. Tu as creusé ta propre tombe, espèce d’imbécile ! »

Le suspense atteignit son apogée alors que Youssouf attaquait Luigi, l’enterrant vivant. Dans le silence du crépuscule, Cartoons perçut des cris lointains, annonciateurs d’une fin tragique.

Extrait du livre « Anxiogène » de Souleymane Boel

La fuite effrénée de Youss et Wings les avait entraînés loin de la Place Vendôme, abandonnant derrière eux le chaos du braquage. Leurs esprits tourbillonnaient, obsédés par la perspective de cette photo prise par l’agent de la voirie. Youss s’en voulait de ne pas avoir gardé son masque en place, fulminant contre la poisse qui semblait le poursuivre comme une ombre sinistre.
« Putain, Wings ! J’te dis que ce gars m’a shooté avec son appareil. Attends-moi, j’arrive ! Y’a pas d’autre choix que de récupérer ce téléphone, » marmonna Youss avec une anxiété palpable, cherchant à freiner l’élan du scooter.
Mais Wings, les mains crispées sur les poignées, coupa court à son compagnon d’une voix ferme :
« C’est mort! On n’a pas l’temps. Les flics vont rappliquer d’ici une minute. Faut qu’on se tire. »
Les roues du scooter grondèrent, défiant la traque qui s’annonçait. Wings enfonça l’accélérateur, le moteur hurlant alors qu’ils quittaient rapidement les artères encombrées de la ville. Le vent cinglait le visage de Youss l’adrénaline déferlant dans ses veines. Ils étaient pris dans une partie de cache-cache mortelle, une danse complexe entre l’évasion et la capture.
Après une chevauchée effrénée sur le périphérique, les deux braqueurs déboulèrent aux abords d’une cité cramoisie de la Seine-Saint-Denis, un terrain de jeu familier pour Youss et Wings. Quelques minutes seulement s’étaient écoulées depuis leur braquage frénétique, et ici, le calme semblait avoir repris ses droits. Youss avait une mission en tête : mettre le magot à l’abri, loin des regards indiscrets et des enquêteurs tenaces.
Il se tourna vers Wings, une étincelle d’inquiétude dans ses yeux, et prononça d’une voix tendue :
« Descends ! J’vais fourrer cette thune quelque part, au cas où ce mec m’a vraiment flashé. J’ai un foutu doute ! Si les flics me cueillent, au moins ils trouveront rien chez moi. Rentre à la baraque et on se retrouve là-bas. »
Wings hocha la tête, une inquiétude masquée derrière son masque. Il se résigna à quitter le scooter, conscient de l’urgence de la situation. Avant de partir, il lança un avertissement à Youssouf :
« Ok, c’est bon ! À plus tard. Eh, mais Youss, essaie pas de m’doubler… »
Les paroles de mise en garde de Wings semblaient presque superflues, mais Youss ne put s’empêcher de répliquer avec un soupçon de sarcasme :

« Quoi ?! T’es sérieux, Renoi ? Tu as le double des clés de chez moi. Si ca se trouve tu me dois plus de fric qu’on a braqué. Sérieux, t’as une mémoire de poisson rouge pour me balancer un truc pareil.J’vais foutre le fric en planque et on laisse passer l’orage tranquille.Reste là, et profite-en pour ranger un peu, putain, tes chaussettes traînent jusqu’au salon, on dirait que j’ai un toxico en colocation ! »

Un sourire fugace éclaira le visage de Wings, à peine perceptible sous son masque, mais son amusement se ressentait dans sa voix.
Wings :
« Ok, mec, ça marche Youss. Vas planquer la thune, et je vais m’occuper de mes chaussettes. Mais surtout, ne fais pas de conneries, pigé ? »

Alors que Youss s’éloignait en scooter pour dissimuler le butin, Wings marcha d’un pas déterminé jusqu’à leur appartement situé dans un immeuble anonyme de la cité. L’endroit était tranquille en apparence, mais Wings savait que la tranquillité était éphémère, surtout après un braquage comme celui qu’ils venaient de commettre.

À peine était-il entré dans l’appartement, Wings entendit un bruit étrange venant de la salle de séjour. Un cri aigu et strident, suivi d’un vrombissement effrayant. Il se précipita vers la source du tumulte, le cœur battant la chamade, se demandant ce qui pouvait bien se passer.
Ce qu’il découvrit défia toute logique. Un énorme iguane vert, de la taille d’un petit chien, se baladait librement dans la pièce. Les yeux de Wings s’écarquillèrent, incapable de croire ce qu’il voyait. Il n’avait jamais eu d’animal de compagnie, et il ne connaissait personne qui aurait pu introduire un tel reptile chez eux.
L’iguane, apparemment indifférent à la présence de Wings, se dirigea vers le canapé, grimpa dessus, puis se mit à mâchonner l’une de ses chaussettes égarées. Wings resta figé, observant la scène avec incrédulité. Il ne savait pas si c’était le stress du braquage qui le faisait halluciner ou si la réalité elle-même était en train de se détraquer.
Wings, sa panique atteignant des sommets, se tenait face à l’iguane qui, d’une gourmandise insatiable, continuait de se régaler de ses chaussettes. Ses gestes, de plus en plus hâtifs et désordonnés, trahissaient son inquiétude grandissante. Tout à coup, il poussa des cris de bruitage à la Bruce Lee, levant légèrement une jambe en l’air dans une tentative désespérée :
« Tu sors d’où, toi ? Laisse mes chaussettes tranquilles ! T’as vraiment l’air agressif. J’ai vu un reportage un jour qui disait que tes cousins pouvaient faire des trucs bizarres en période de reproduction. »

Après quelques instants de confusion totale, Wings décida de réagir. Il se dirigea prudemment vers l’iguane et tenta de l’attraper. L’animal se montra résistant, mais Wings parvint finalement à le saisir avec précaution. Il se demandait comment diable un iguane avait atterri dans leur appartement et si cela avait un lien quelconque avec les événements en cours.
Lorsqu’il fut certain que l’iguane ne représentait pas une menace immédiate, Wings le posa dans une boite à chaussure trouvée dans un coin de la pièce. Il se sentait toujours sous le choc de cette étrange rencontre, mais il n’avait pas le temps de s’attarder sur ce mystère. La situation avec la police était bien plus urgente.
Wings prit son téléphone pour vérifier s’il y avait un message de Youss, mais il n’avait pas encore reçu de réponse. Il se dirigea rapidement vers la sortie de l’appartement, en laissant derrière lui l’iguane, qui semblait curieusement calme dans sa boîte.Lorsque Fadila, la voisine de Youss, apparut dans le couloir à la recherche de son iguane, elle parut soulagée de voir Wings.
« Fadila, salut ! Euh, tu cherches quelque chose ? » demanda-t-il en essayant de paraître aussi détendu que possible, malgré la boîte de carton à la main.
« Fadila, c’est toi qui cherches ce lézard ? » demanda-t-il d’un ton faussement surpris.
Fadila sembla bouleversée. « Oui, c’est mon iguane. Youss m’avait dit qu’il allait le garder pour un moment, mais je voulais le récupérer. Tu sais où il est ? »
Wings, sachant que Youss était en route pour planquer l’argent, devait trouver une excuse rapide pour expliquer l’absence de l’iguane.
« Oh, Youss l’a emmené manger une salade, je crois. Il a dit qu’il voulait le sortir un peu. Ils sont allés au grec, tu sais, le 129, là-bas à Gabriel Perri. »
Fadila parut dubitative. « Vraiment ? Parce que j’ai essayé de l’appeler, mais il ne répond pas. »
Wings sentit la pression monter. Il avait besoin de mettre fin à la conversation rapidement. « Tu sais comment est Youss, toujours absorbé dans son téléphone. Il répondra probablement plus tard. Pour l’instant, ils doivent être en train de se régaler avec de la salade. Tu peux passer le voir plus tard. »
Fadila semblait encore hésitante, mais elle finit par accepter l’explication de Wings. « D’accord, je vais essayer de le rappeler plus tard. Dis-lui de bien s’occuper de mon iguane, d’accord ? »
Wings acquiesça rapidement. « Bien sûr, je lui dirai. »

Extrait du livre « Anxiogène » sortie prévue 2024 de Souleymane Boel

#souleymaneboel #écrivain #scénariste #ANXIOGÈNE #thriller

Extrait du livre « Au-delà du silence » (le petit muet de Jénine) de Souleymane Boel immersion en plein coeur de l’apartheid palestinien.

Le soleil brûlant de la Palestine se levait déjà haut dans le ciel lorsque Fawzi et son petit frère Salim se mirent en route pour le mariage tant attendu d’Aliya et Imran. La cérémonie avait été prévue chez le frère de la mère d’Aliya, qui possédait une magnifique maison à Nablous, à quelques kilomètres seulement de Jénine. L’excitation dans l’air était palpable, et Fawzi et Salim ne faisaient pas exception à cette fébrilité.

Cependant, à mi-chemin de leur destination, leur joie fut brutalement interrompue par un obstacle redouté – un checkpoint de l’occupation israélienne. Les soldats étaient apparemment partis en pause, laissant derrière eux une file interminable de véhicules et de personnes qui attendaient patiemment. Fawzi et Salim s’impatientèrent rapidement en voyant que rien n’avançait.

Après une heure d’attente, la frustration de la foule atteignit son paroxysme. Les gens commencèrent à s’agiter, à pousser et à protester contre ce qu’ils considéraient comme une démonstration inacceptable de pouvoir. C’est à ce moment que Fawzi et Salim, profitant du chaos ambiant, décidèrent de tenter leur chance. Ils se frayèrent un chemin à travers la foule en colère, bousculant les épaules et les cris de mécontentement.

Le cœur battant, Fawzi sentit une montée d’adrénaline à chaque pas qu’il faisait pour échapper à cette situation frustrante. Mais le pire était encore à venir. Salim, son petit frère, était plus rapide que lui. Il filait devant, ses jambes de jeune garçon le propulsant à travers l’asphalte brûlant. Fawzi criait pour le ralentir, pour l’attendre, mais le souffle du vent et les cris de la foule semblaient tout engloutir.

Soudain, une ombre terrifiante tomba sur la route devant Fawzi. Une jeep militaire israélienne apparut, son moteur rugissant, et elle s’élança à la poursuite de Salim, qui était désormais presque hors de vue. Fawzi sentit son cœur se serrer d’effroi. Il hurla le nom de son frère, mais son cri fut étouffé par le grondement du moteur de la jeep.

La tragédie frappa de manière brutale et rapide. Devant les yeux de Fawzi, impuissant, la jeep de l’armée renversa brutalement Salim. Le petit corps de son frère fut projeté en l’air, puis retomba inerte sur le sol. Le temps sembla se figer alors que Fawzi, le souffle coupé, courut désespérément vers son frère. Le bruit du checkpoint en arrière-plan se mêla au son de ses propres hurlements de désespoir.

Il atteignit enfin le corps inerte de Salim, le soulevant avec tendresse dans ses bras. Les larmes coulaient de ses yeux, mélangeant la poussière du chemin avec les traces salées sur ses joues. Il tenta de réveiller son frère, de le secouer, mais il savait au fond de lui que c’était trop tard. Les yeux de Salim ne reflétaient plus rien, la vie les avait quittés.

Fawzi, agenouillé aux côtés de Salim, éclata en sanglots. Sa voix tremblante, noyée dans la douleur, s’éleva dans le ciel brûlant de Palestine. Il caressa doucement le visage de son petit frère, comme s’il espérait réveiller par miracle le sourire enfantin qui avait illuminé tant de moments de leur vie.

« Petit frère, pourquoi… Pourquoi n’as-tu pas attendu ? » sanglota-t-il, les mots échappant à sa bouche en un murmure plein de douleur et de culpabilité. « J’aurais dû te tenir la main. J’aurais dû t’empêcher de courir. Tout est de ma faute. »

Les larmes de Fawzi, brûlantes et amères, se mêlèrent à la poussière sur le visage de Salim. Il se sentait déchiré entre la douleur de la perte de son frère et le remords de ne pas avoir pu le protéger. Il aurait donné n’importe quoi pour revenir en arrière, pour que ce cauchemar ne soit qu’un mauvais rêve.

Pendant ce temps, Imran, de l’autre côté du téléphone, composa frénétiquement le numéro de Fawzi. Son inquiétude grandissait à chaque sonnerie non répondue. Enfin, Fawzi décrocha, mais sa voix était brisée, et les mots qu’il articula furent un coup de poignard dans le cœur d’Imran.

« Fawzi, où êtes-vous ? Pourquoi n’êtes-vous pas là ? » demanda Imran d’une voix tremblante, la peur montant en lui.

Fawzi, la gorge nouée, tenta de répondre. Ses mots étaient entrecoupés de sanglots et de soupirs. « Imran, Salim… Il… Il est mort. Renversé par une jeep de l’armée. Je… je ne sais pas quoi faire. »

L’annonce de la mort de Salim coupa Imran en plein vol. Le monde autour de lui sembla s’effondrer, et il s’effondra sur une chaise, incapable de supporter le poids de la nouvelle.

« Je suis en route, » murmura-t-il d’une voix vacillante. « Reste avec lui, mon amour. Je serai là bientôt. »

Fawzi raccrocha et prit Salim dans ses bras, ignorant les soldats israéliens qui commençaient à s’organiser pour traiter la situation. Les larmes continuaient de couler, mélangeant douleur et chagrin.

Pendant ce temps, Imran se précipita vers le lieu de l’accident, son esprit tourbillonnant de douleur et de culpabilité. Il savait que rien ne pourrait ramener Salim à la vie, mais il devait être là pour Fawzi, pour l’aimer et le soutenir à travers cette épreuve inimaginable.

d’un mouvement rapide et désespéré, lui asséna un coup de crosse. Le soldat, déséquilibré par la soudaineté de l’attaque, s’effondra au sol, son arme glissant de ses mains.

Le chaos régnait alors. Les autres soldats réagirent immédiatement, l’entourant et pointant leurs armes sur Fawzi. Mais il ne broncha pas. Ses yeux étaient injectés de fureur, de douleur et de désespoir. Il hurla en direction du soldat qu’il avait frappé : « Vous auriez dû me tuer. Ça aurait été plus facile que de vivre avec ce que vous m’avez fait ! »

Pendant que Fawzi était maîtrisé et menotté, Imran arriva enfin sur les lieux, son cœur battant la chamade. Il fut immédiatement arrêté par les soldats armés, qui lui ordonnèrent de rester à l’écart. Il ne pouvait qu’observer impuissant la scène terrifiante qui se déroulait devant lui.

Fawzi, les mains menottées, fut emmené à l’écart, vers une jeep militaire. Il regarda une dernière fois le drap qui recouvrait le corps de Salim, impuissant et brisé. Ses yeux étaient embués de larmes, mais il maintint son regard déterminé sur le soldat qui l’avait frappé.

La tension dans l’air était à son paroxysme, alors que la tragédie, la douleur et la colère tournoyaient dans le soleil brûlant de la Palestine. Imran, toujours retenu par les soldats, sentait son impuissance face à cette situation insensée. Le monde autour de lui s’effondrait, et il savait que le chemin à venir serait marqué par la douleur, la lutte et l’incertitude.Ici, chaque aurore apporte une question sans réponse, dans ce pays où l’incertitude est le seul constant.

Extrait du livre « Au-delà du silence  » de Souleymane Boel sortie prévue début 2024

Le livre de Souleymane Boel « Jusqu’à la mort du Franc CFA » sera bientôt disponible en russe à partir de fin octobre 2024. Cette traduction permettra à un public élargi de découvrir cette œuvre essentielle qui explore les risques liés au Franc CFA

Bonjour à tous,

C’est avec une grande joie que je vous annonce que le livre « Jusqu’à la mort du Franc CFA » sera bientôt disponible en russe à partir de fin octobre 2024. Cette traduction permettra à un public élargi de découvrir cette œuvre essentielle qui explore les risques liés au Franc CFA. Soyez attentif pour vous procurer votre exemplaire dès sa sortie en russe !

Пять лет после убийства своего отца, для Акила, сына молодого и талантливого нигерийского экономиста, который был застрелен на парковке отеля в Ниамее после конференции по выпуску своей первой книги, осуждающей валютное угнетение бывших африканских колоний Франции, всё становится ясным, как восход солнца. Недолго спустя после уезда из Нигера в парижском пригороде, Акил находит вырезку из газеты, обнаруженную в материнской комнате. Это потрясающее открытие внезапно раскрывает ложь защитницы матери о точных обстоятельствах смерти её мужа, который сознательно пытался удержать своего единственного сына в стороне от африканского активизма. Обнаружив эту скрытую правду в книге своего отца, ребенок кажется решительно настроенным завершить борьбу за валютную независимость, начатую его отцом.

Souleymane Boel

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Extrait du livre « Au-delà du silence » (le petit muet de Jénine) de Souleymane Boel

Lorsque l’orphelinat ouvrit ses portes, c’était un symbole de résilience et de rédemption. Imran avait transformé sa propre douleur en une force pour le bien, offrant un avenir à des centaines d’enfants qui avaient eux aussi connu la tragédie. Il ne les considérait pas seulement comme des protégés, mais comme sa propre famille, les enfants de Jénine.

L’histoire d’Imran continuait de résonner bien au-delà des murs de la salle d’audience. Elle était devenue une inspiration pour tous ceux qui avaient perdu espoir, une preuve que même au milieu de la douleur et de l’injustice, la résilience et la compassion pouvaient prévaloir. La voix d’Imran, porteuse de vérité et de détermination, continuait de s’élever, créant une mélodie de résistance et d’espoir qui résonnait dans les cœurs et les esprits de tous ceux qui l’entendaient.

Imran avait transformé l’horreur en espoir, la douleur en rédemption, et grâce à son acte de générosité envers sa tante et les enfants de Jénine, il avait tracé un chemin vers un avenir meilleur, où la justice, l’amour et la compassion triompheraient toujours.

Les journées étaient remplies de travail acharné alors qu’Imran et sa tante supervisaient la construction de l’orphelinat, un bâtiment spacieux et accueillant qui se dressait maintenant fièrement à Jénine. 

Les ouvriers s’affairaient, donnant vie à leur vision commune, mais de temps en temps, Imran prenait des pauses pour discuter avec sa tante.

Un après-midi, alors que le soleil caressait doucement leurs visages fatigués, Imran s’assit à l’ombre d’un arbre à côté de sa tante. Ils observaient silencieusement les ouvriers poser les dernières briques de l’orphelinat. Imran, cherchant un moment de détente, brisa le silence.

« Tante, » commença-t-il doucement, 

-« je me demandais, comment devrions-nous appeler cet orphelinat quand il sera terminé ? Quel nom voudrais-tu lui donner ? »

Sa tante posa son regard bienveillant sur Imran, son visage reflétant une profonde réflexion. Elle avait toujours été la personne la plus proche de lui, sa bouée de sauvetage dans les moments les plus sombres. Après un moment, elle laissa échapper un doux sourire, comme si elle avait trouvé la réponse dans les recoins les plus profonds de son cœur.

Elle prit la main d’Imran dans la sienne, un geste de tendresse qui le réconforta. Puis, avec une voix douce mais résolue, elle répondit : 

-« Imran, nous allons l’appeler « منارةالأمل » (Minaarat al-Amal), ce qui signifie « Le Phare de l’Espoir » en arabe. Ce nom symbolise l’idée que l’orphelinat offre un rayon d’espoir et de lumière dans la vie des enfants qui y vivent, les guidant vers un avenir meilleur. »

Les mots de sa tante résonnèrent profondément en lui, et Imran sentit son cœur se remplir de gratitude et de fierté. « C’est un nom magnifique, tante, » répondit-il avec émotion. « Il représente parfaitement ce que nous voulons accomplir ici, en offrant aux enfants la possibilité de briller même dans les moments les plus sombres de leur vie. »

Sa tante hocha la tête, les yeux brillants d’émotion. 

-« Oui, Imran, chaque enfant qui entrera dans « منارةالأمل » sera comme une étoile qui illumine notre avenir. Nous les guiderons avec amour et dévouement vers un avenir lumineux, en leur montrant que même au milieu des ténèbres, il y a toujours de l’espoir. »

Ils continuèrent à regarder la construction de l’orphelinat, sachant que ce nom porterait le message de leur amour et de leur détermination à offrir aux enfants de Jénine un lieu où ils pourraient grandir, apprendre, et surtout, espérer.Abandonner l’espoir, c’est comme couper les ailes d’un oiseau et espérer qu’il puisse voler. Souviens-toi toujours qu’en dépit de la plus sombre obscurité, une seule étincelle d’espérance peut éclairer tout le chemin.

Après avoir enfin obtenu la compensation qu’il avait tant méritée, Imran ne perdit pas un instant pour donner vie à son projet. Il avait fait une promesse solennelle à sa tante, celle de transformer leur douleur en un rayon d’espoir pour les enfants de Jénine, et il comptait bien la tenir, quel qu’en soit le prix.

S’entourant d’une équipe de travailleurs locaux animés par la même ferveur, ils entreprirent la première étape en dessinant des plans détaillés, minutieusement élaborés pour définir l’emplacement optimal du futur orphelinat, les installations nécessaires et les espaces de vie destinés aux enfants. Le projet s’annonçait ambitieux, mais Imran était animé par une détermination inébranlable.

Un jour radieux, alors que les travailleurs s’affairaient autour des fondations du futur orphelinat, Imran remarqua un jeune homme qui observait le chantier avec un intérêt évident. Il s’approcha de lui et découvrit avec une légère surprise que c’était Oubayd, un homme qu’il connaissait depuis longtemps, mais avec lequel il n’avait jamais pu échanger verbalement, car Oubayd était muet.

Imran s’avança vers Oubayd et lui tendit la main en signe de salutation. Oubayd le salua avec un sourire timide et un signe de tête. C’était la première fois qu’ils communiquaient verbalement depuis des années, et Imran était résolu à briser la barrière du silence.

Imran, le cœur empli d’une chaleur fraternelle : « Oubayd, c’est moi, Imran. Te souviens-tu de moi ? »

Oubayd fixa Imran, incrédule. Il se souvenait d’Imran comme de quelqu’un incapable de parler, et pourtant, devant lui, Imran s’exprimait comme n’importe qui d’autre.

Oubayd, la voix tremblante de surprise : « Imran, c’est bien toi ? Tu parles ? »

Imran acquiesça avec un sourire chaleureux.

Imran : « Oui, Oubayd, j’ai retrouvé ma voix. Et j’ai entrepris un projet important, la construction d’un orphelinat ici à Jénine. J’ai pensé que tu pourrais vouloir nous rejoindre. »

Oubayd était abasourdi. Le choc initial de voir Imran parler avait cédé la place à une profonde admiration pour la transformation qu’Imran avait opérée dans sa vie.

Oubayd, impressionné : « C’est incroyable, Imran. J’ai entendu parler de ton histoire et de ce projet. Je veux vraiment aider. Je veux être partie prenante de cette transformation. »

Un sourire de gratitude illumina le visage d’Imran. Puis, il remarqua l’expression sérieuse dans les yeux d’Oubayd, comme s’il y avait davantage à révéler.

Imran, tout ouïe : « Oubayd, y a-t-il quelque chose que tu aimerais partager ? Quelque chose que tu as vécu pendant tout ce temps où nous n’avons pas pu communiquer ? »

Oubayd hésita un instant, puis il soupira profondément.

Oubayd : « Imran, te souviens-tu de ma détention en prison pour avoir participé aux émeutes en lançant des pierres ? J’ai passé des années dans les crasseuses geôles des colons. J’ai enduré des actes de torture, des moments où je n’ai jamais cru que je sortirais vivant. Tout comme je n’aurais jamais imaginé qu’un jour je pourrais parler autrement qu’avec tes mains. Mais voilà où nous en sommes maintenant  mon frère. »

Imran écouta attentivement, conscient de la gravité des épreuves traversées par Oubayd.

Imran, ému : « Oubayd, ce que tu as enduré est indescriptible. Mais regarde où tu te trouves aujourd’hui. Tu as survécu à l’impensable, tout comme j’ai retrouvé ma voix. Cela nous montre que même dans les moments les plus sombres, il y a toujours une lueur d’espoir. Il ne faut jamais désespérer de ce que l’on peut accomplir. »

Oubayd hocha la tête, les yeux brillant d’une nouvelle détermination.

Oubayd : « Tu as raison, Imran. Ton histoire est une preuve vivante que l’espoir peut transcender les pires adversités. Je suis prêt à travailler avec toi pour construire cet orphelinat, pour offrir aux enfants de Jénine une chance d’un avenir meilleur. »

Les deux hommes se serrèrent la main, scellant ainsi leur engagement à œuvrer ensemble à la réalisation du Phare de l’Espoir. Cet endroit offrirait une nouvelle opportunité aux enfants de Jénine. Cette rencontre marquait le début d’une collaboration puissante entre deux hommes qui avaient surmonté leurs propres obstacles pour créer un avenir meilleur pour leur communauté.

Alors qu’Imran et Oubayd persévéraient dans leur labeur acharné pour ériger le Phare de l’Espoir, de nombreuses épreuves semblaient se dresser obstinément sur leur chemin. La première d’entre elles fut une pénurie implacable de matériaux de construction de qualité. Les autorités locales, en apparence, hésitaient à apporter leur soutien au projet, retardant ainsi l’arrivée des matériaux indispensables. Cependant, Imran et Oubayd ne se laissèrent pas abattre. Ils firent appel à la solidarité de la communauté, organisèrent des collectes de fonds, et sollicitèrent l’assistance de bénévoles déterminés à accélérer le processus.

La seconde difficulté émergea sous la forme d’une opposition farouche au sein de la population locale. Certains membres de la communauté s’inquiétaient des conséquences que la construction de l’orphelinat pourrait entraîner, craignant que cela n’attire l’attention et la colère des colons israéliens hostiles. Imran et Oubayd passèrent de nombreuses nuits à discuter avec les sceptiques, à les rassurer quant aux mesures de sécurité rigoureuses mises en place, et à expliquer avec une patience infinie que leur objectif premier était de fournir un havre de paix aux enfants de Jénine, non pas de provoquer des tensions inutiles.

Malgré ces obstacles décourageants, l’orphelinat prenait peu à peu forme, et deux jours seulement avant l’inauguration tant attendue, une lueur d’espoir semblait enfin percer dans le ciel assombri de Jénine. Les derniers préparatifs étaient en cours lorsque, de manière tragique, un événement imprévu vint bouleverser la tranquillité précaire de la communauté.

Ce jour-là, alors qu’Oubayd patrouillait autour du chantier pour s’assurer de la sécurité des lieux, il fut témoin d’une altercation tendue entre des colons israéliens et des membres de la communauté locale. Avec un courage inébranlable, il s’interposa entre les deux groupes, usant de paroles apaisantes pour tenter de calmer les esprits.

Hélas, la situation se détériora rapidement. Les colons, provoqués par la présence résolue d’Oubayd, se montrèrent de plus en plus agressifs. Dans un acte lâche et brutal, l’un d’entre eux fit feu en direction d’Oubayd. La balle atteignit sa cible avec une précision glaçante, frappant Oubayd à la nuque. Le bruit du coup de feu résonna dans l’air, laissant un silence de terreur en son sillage, figeant tous ceux qui assistaient à la scène.

Imran, accourant en toute hâte, le cœur battant la chamade, trouva Oubayd étendu au sol, blessé mais encore conscient. La douleur, brûlante et insoutenable, était gravée sur son visage, mais Oubayd réussit à esquisser un sourire faible en voyant Imran à ses côtés.

Imran, les yeux embués de larmes, tenta de contenir sa propre terreur : « Oubayd, tiens bon, nous allons te sortir d’ici. »

Des membres de la communauté, horrifiés, accoururent pour porter secours à Oubayd tandis qu’Imran appelait immédiatement une ambulance. L’agression , tragique et injuste, fut rapidement porté à la connaissance de toute la ville, suscitant l’indignation et la colère.

Les heures qui suivirent furent empreintes d’une angoisse étouffante, d’attente fiévreuse et de prières ferventes. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre, rassemblant de nombreux habitants devant l’hôpital en signe de solidarité et de soutien à Oubayd.

Finalement, après une opération périlleuse, les médecins annoncèrent que la vie d’Oubayd était préservée. Cependant, la balle avait causé des dommages irréparables à sa moelle épinière, le laissant paralysé du cou vers le bas.

La veille de l’inauguration tant espérée de l’orphelinat, Oubayd était alité à l’hôpital, entouré d’amis et de membres de la communauté qui lui avaient juré que son sacrifice ne serait pas vain. La tragédie avait renforcé la détermination de tous à faire de l’orphelinat un symbole vivant de résilience, d’espoir et de paix. Alors que les lumières de la ville scintillaient dans la nuit, ils scellèrent leur engagement à poursuivre leur mission, en l’honneur d’Oubayd et de tous ceux qui avaient souffert pour cette noble cause.

Dans les semaines qui suivirent l’incident tragique, Imran visita régulièrement Oubayd à l’hôpital. La chambre d’hôpital, autrefois un lieu de rétablissement, était devenue un symbole puissant de la détermination humaine. Oubayd, allongé sur son lit, était entouré de machines et de fils, mais son esprit restait indompté.

Un après-midi, Imran apporta une série de photos de l’orphelinat désormais achevé. Il les disposa délicatement sur le lit à côté d’Oubayd, les yeux brillants d’excitation. « Regarde, Oubayd, » dit-il avec un sourire, « l’orphelinat est prêt. Tout est en place. »

Oubayd observa les photos avec émotion, les larmes brillant dans ses yeux. « C’est incroyable, Imran. Je suis fier de ce que nous avons accompli jusqu’à présent. »

Puis, dans un moment de silence solennel, Oubayd baissa les yeux et déclara d’une voix tremblante : « Il y a quelque chose que je dois te dire, Imran. Les médecins m’ont informé que ma blessure est plus grave que prévu. Je ne récupérerai pas l’usage de mes jambes. Je vais rester paralysé. »

Imran posa une main compatissante sur l’épaule d’Oubayd. « Oubayd, je suis désolé d’apprendre cela. Mais tu n’es pas seul dans cette épreuve. Ensemble, nous trouverons un moyen de continuer à contribuer à notre cause. »

Oubayd esquissa un sourire mélancolique. « Merci, Imran. Tu as toujours été là pour moi, même lorsque je t’appelais ‘le petit muet de Jénine’. »

Les souvenirs remontèrent à la surface, évoquant des moments passés où Oubayd taquinait affectueusement Imran avec ce surnom. Imran sourit, ému par la réminiscence. « Oui, Oubayd, je me souviens. C’était notre façon de montrer que nous étions plus forts que les mots, que nos actions parlaient pour nous. »

Oubayd baissa la tête, visiblement ému. « Je m’excuse si cela t’a blessé à l’époque. Je ne comprenais pas vraiment la profondeur de ce que tu vivais. »

Imran secoua doucement la tête. « Il n’y a pas d’excuses nécessaires, mon ami. Nous grandissons, nous apprenons, et nous devenons meilleurs. Et maintenant, je voudrais te proposer quelque chose. »

Oubayd leva les yeux, curieux.

Imran, avec conviction : « Je voudrais que tu deviennes le sous-directeur de l’orphelinat, Oubayd, aux côtés de ma tante. Elle aura besoin d’aide pour gérer cet endroit. Tu apporteras une perspective unique et une force inébranlable à cette équipe. Et je sais que tu comprends la valeur de donner une chance aux enfants de Jénine, quelles que soient leurs circonstances. »

Oubayd fut submergé par la proposition d’Imran. Il hocha la tête, les yeux embués de larmes de gratitude. « Je ne pourrais pas demander une meilleure opportunité, Imran. Je l’accepte avec tout mon cœur. »

Imran sourit chaleureusement. « C’est ainsi, Oubayd. Tout comme lorsque j’ai perdu ma voix, tu verras que de nouvelles possibilités se présentent après chaque épreuve. Ensemble, nous continuerons à faire briller ce Phare de l’Espoir pour tous ceux qui en ont besoin. »

Les deux hommes se serrèrent la main, scellant leur engagement renouvelé envers leur mission commune, déterminés à apporter un changement positif dans la vie des enfants de Jénine et à transformer les épreuves en opportunités, tout comme ils l’avaient fait pour eux-mêmes.Il est préférable de tisser des rêves collectivement plutôt que de briser les espoirs en solitaire. Si tu es honnête avec toi-même, tu reconnaîtras que la consommation peut satisfaire des désirs momentanés, mais ce sont uniquement les actions que nous entreprenons pour le bien commun qui élèvent l’humanité à une valeur durable.

Alors que l’orphelinat: « le Phare de l’Espoir » ouvrait ses portes à Jénine, une nouvelle vague d’orphelins y faisait son entrée, chacun portant avec lui un poignant récit de vie. Parmi ces âmes en détresse, se tenait Layla, une fillette de douze ans, dont le visage semblait marqué par une profonde mélancolie. Elle avait été découverte errante dans les rues de Jénine, suite à la perte tragique de ses parents dans un accident de voiture impliquant un groupe de colons. Layla avait miraculeusement survécu, mais les souvenirs de cette nuit hantaient ses rêves.

Une autre histoire poignante se dessinait autour d’Amin, un garçon de dix ans au sourire timide. Abandonné par ses parents dès sa naissance en raison de sa paralysie cérébrale, Amin défiait pourtant ses défis physiques avec une intelligence vive et une joie de vivre inébranlable. Son rêve était de devenir artiste, et il consacrait son temps à dessiner des paysages imaginaires qui transportaient quiconque les contemplait dans un monde de beauté et de couleurs.

Enfin, il y avait Ahmad, un adolescent de quinze ans aux yeux bruns profonds. Il avait grandi dans une famille déchirée par la pauvreté, et après des années de négligence et de mauvais traitements, il avait fui sa maison pour échapper à la spirale destructrice de sa famille. Dans les rues de Jénine, il luttait quotidiennement pour sa survie.

Layla, Amin et Ahmad se retrouvaient désormais au sein de l’orphelinat, où l’amour, le soutien et une chance de reconstruction les attendaient. Imran, Oubayd et leur équipe s’efforçaient de créer un environnement chaleureux et stimulant. Layla découvrit sa passion pour le dessin, Amin, malgré sa paralysie, se révéla un artiste talentueux, et Ahmad, grâce à une guidance bienveillante, entama son chemin vers la guérison et la réhabilitation.

L’inauguration de l’orphelinat du Phare de l’Espoir fut un événement inoubliable à Jénine. Cet endroit devint une nouvelle famille pour ceux qui avaient perdu la leur. La communauté se rassembla en grand nombre pour célébrer cette réalisation, rendant hommage à Oubayd pour sa détermination infatigable et à Imran pour son leadership inspirant. Désormais, l’orphelinat symbolisait l’espoir et la résilience, incarnés par les enfants qui y trouvaient refuge et une seconde chance dans la vie.

Le Phare de l’Espoir se transforma rapidement en un centre d’excellence pour l’éducation, l’art et la réhabilitation des orphelins et des enfants vulnérables de Jénine. Les histoires de Layla, Amin, Ahmad et de nombreux autres enfants qui franchirent ses portes inspirèrent la communauté à œuvrer ensemble pour un avenir meilleur.

Ensemble, Imran, Oubayd et tous ceux qui se joignirent à leur cause, démontrèrent que la résilience, la solidarité et l’espoir pouvaient triompher des épreuves les plus sombres. Le Phare de l’Espoir brillait désormais comme un symbole de ce que l’humanité pouvait accomplir lorsque l’on se tient unis pour le bien commun, offrant ainsi aux enfants de Jénine la possibilité de rêver et de construire un avenir plus lumineux.

Dans la cour de l’orphelinat, Layla, Amin et Ahmad avaient tissé des liens d’amitié profonds en un clin d’œil. Assis à l’ombre bienveillante d’un olivier ancien, ils échangeaient leurs rêves et leurs espoirs pour l’avenir.

Layla, crayon en main, esquissait avec une passion dévorante des paysages inspirés par les récits captivants d’Amin. Elle avait découvert en elle un talent inné pour l’art, et son visage, autrefois assombri par la tristesse, s’illuminait désormais à chaque coup de crayon.

Amin, pour sa part, avait trouvé en Ahmad un ami inestimable. Ahmad l’incitait à poursuivre son rêve artistique, malgré les obstacles semés sur sa route. Chaque jour, Amin produisait de nouvelles œuvres d’art éblouissantes, exposées fièrement dans les murs de l’orphelinat.

Ahmad, épaulé par Imran et les conseillers de l’orphelinat, entamait son propre chemin de guérison intérieure. Il s’attelait à rattraper son retard scolaire, développait des compétences pratiques, et, par-dessus tout, réapprenait à faire confiance aux adultes qui veillaient sur lui.

Un soir, lorsque le soleil déclinait derrière les collines tapissées d’oliviers, Layla, Amin et Ahmad se retrouvèrent sous cet olivier emblématique. Layla esquissa un sourire lumineux et partagea : « Jamais je n’aurais imaginé qu’un lieu comme celui-ci puisse exister, où nous trouverions une nouvelle famille et de l’espoir. »

Amin, le regard perdu dans le ciel orangé, acquiesça avec émotion. 

-« C’est grâce à des âmes bienveillantes comme Oubayd, Imran et tous ceux qui nous ont tendu la main ici. Ils ont fait de ce lieu un phare d’espoir pour chacun d’entre nous. »

Modestement, Oubayd répondit :

– « Et n’oublions pas que c’est la volonté d’Allah qui a permis à Imran d’utiliser les ressources à sa disposition pour ce projet. »

Ahmad ajouta, avec une gratitude profonde : 

-« Et vous deux, vous m’avez démontré que l’amitié et la solidarité ont le pouvoir de guérir même les blessures les plus profondes. »

Ils joignirent leurs mains, sentant la chaleur de leur amitié et de l’amour qui les enveloppait. Ensemble, ils se levèrent et se dirigèrent vers l’orphelinat, prêts à affronter un nouveau jour rempli de promesses.

Pendant ce temps, la communauté de Jénine continuait de soutenir le Phare de l’Espoir. Les artistes locaux prodiguaient des cours de dessin, les enseignants offraient leur expertise, et les commerçants fournissaient généreusement les fournitures scolaires. La solidarité grandissait, portant avec elle l’espoir d’un avenir meilleur pour tous les enfants de Jénine.

Le Phare de l’Espoir était devenu bien plus qu’un simple refuge ; il était le cœur palpitant de la communauté, un endroit où l’amour, la créativité et la résilience brillaient plus fort que jamais. Et ainsi, grâce à l’unité et à la détermination de tous, le Phare de l’Espoir continuait d’illuminer le chemin de ceux en quête d’un avenir plus radieux, rappelant à tous que même dans les moments les plus sombres, l’espoir pouvait toujours rayonner.

Un jour, alors que le Phare de l’Espoir poursuivait son noble travail, une nouvelle histoire vint se greffer à son récit inspirant. Un homme désespéré, venu de la ville d’Haifa avec sa fille, cherchait désespérément à rencontrer Imran. Il avait entendu parler de lui par le biais d’un oncle à Fawzi, qui lui avait raconté comment Imran avait changé la vie de tant d’enfants.L’homme avait une fille, Alya, âgée d’environ le même âge qu’Imran. Cependant, Alya était restée muette depuis la tragique mort de son frère. Son père était convaincu que la rencontre avec Imran, qui avait lui-même connu la mutité par le passé, pourrait apporter un éclair d’espoir à la vie d’Alya.

Après des recherches acharnées, l’homme désespéré finit par trouver Imran, qui accepta immédiatement de rencontrer Alya. Lors de leur première rencontre, une alchimie se produisit entre les deux âmes blessées. Imran communiqua avec Alya en utilisant la langue des signes, se remémorant les gestes qu’il avait lui-même utilisés lorsqu’il était muet.Hassan : « Imran, j’ai entendu parler de votre histoire, comment vous avez retrouvé votre parole. C’est ce qui m’a donné espoir que vous puissiez aider ma fille, Alya. Elle ne parle plus depuis la perte de son frère. »

Imran hocha la tête, ses yeux emplis de compassion. « Je comprends votre douleur, Hassan. Je sais à quel point la perte peut être dévastatrice. Mais laissez-moi essayer de vous aider, comme on m’a aidé. »

Au fil des semaines, une alchimie étrange s’opéra entre Imran et Alya. Ils communiquaient par des gestes, des regards et des signes, comme si leurs âmes se comprenaient au-delà des mots. Imran partagea sa propre histoire de mutité avec Alya, comment il avait retrouvé sa voix grâce à la patience et à l’amour des personnes qui l’avaient entouré.

Un mois passa, et Alya commença à émettre de petits sons, presque imperceptibles au début. Imran continua à la soutenir, la guidant doucement vers la retrouvaille de sa parole perdue. Trois mois après leur première rencontre, Alya prononça enfin un mot, puis deux, puis des phrases complètes. Son sourire éclairait la pièce chaque fois qu’elle parlait.

Les jours passèrent, et Imran et Alya devinrent de plus en plus proches. Alya commença à s’ouvrir, timidement d’abord, puis avec une confiance croissante. Imran partagea son propre parcours de guérison avec Alya, lui montrant qu’il y avait de l’espoir même dans les moments les plus sombres de la vie.

Un jour, après qu’Alya eut retrouvé sa voix grâce à l’aide précieuse d’Imran, Hassan prit une décision qui allait changer leur vie à tous. Il était assis avec Imran dans le jardin, observant Alya jouer avec les autres enfants du quartier. Une mélancolie s’était emparée d’Alya depuis que son père avait annoncé son intention de retourner à Haifa, sa ville natale, pour rentrer chez eux. Son sourire s’était estompé, et son regard était empreint de tristesse.

Hassan ressentait le poids de la peine de sa fille et savait que la solution se trouvait devant lui. Il se tourna vers Imran, les yeux emplis de gratitude, et exprima sa demande en langage des signes.

Hassan : Geste de mariage et pointe vers Imran

Imran comprit immédiatement la demande de Hassan et fut pris par surprise. Il leva les sourcils, puis sourit malicieusement tout en utilisant la langue des signes pour répondre.

Imran : Fait mine de réfléchir, puis fait le signe pour « d’accord » et dit : « D’accord, mais tu te souviens que je t’ai déjà redonné ta voix une fois, alors cela ne sera pas difficile une autre fois. »

Hassan éclata de rire, et Alya, qui avait observé la scène avec impatience, se joignit à eux dans un éclat de joie. Elle hocha la tête avec enthousiasme, incapable de parler à cause de l’émotion qui l’envahissait. Imran et Alya se regardèrent, leurs cœurs battant à l’unisson, tandis que Hassan les observait avec bonheur, sachant qu’il avait pris la meilleure décision pour le bonheur de sa fille.

Ainsi, la famille s’agrandit, et le Phare de l’Espoir continua à briller, illuminant les vies d’Alya, Imran et de tous ceux qu’il croiserait sur son chemin, avec une touche d’humour qui les rendait encore plus proches.

Un jour, alors que le Phare de l’Espoir poursuivait inlassablement sa noble mission, une nouvelle histoire s’entrelaça magistralement à son récit inspirant. Un homme désespéré, venant de la cité d’Haifa, accompagné de sa fille, chercha ardemment à rencontrer Imran. La rumeur de ses exploits salvateurs avait atteint cet homme par l’intermédiaire de l’oncle de Fawzi, lequel lui avait narré les transformations prodigieuses qu’Imran avait insufflées dans la vie de tant d’enfants. Le père avait une fille, Alya, âgée à peu près du même âge qu’Imran. Cependant, Alya avait gardé le silence depuis le tragique décès de son frère. Convaincu qu’une rencontre avec Imran, qui avait lui-même connu la mutité par le passé, pouvait apporter un souffle d’espoir à la vie d’Alya, l’homme se mit en quête de ce sauveur.

Après d’intenses recherches, l’homme désespéré réussit enfin à localiser Imran, qui accepta immédiatement de rencontrer Alya. Lors de leur première rencontre, une alchimie indescriptible émana de ces deux âmes meurtries. Imran communiqua avec Alya en utilisant la langue des signes, ressuscitant ainsi les gestes qui avaient été les siens lorsqu’il était privé de la parole.

Hassan s’adressa à Imran en ces mots : « Imran, j’ai entendu parler de votre parcours, de comment vous avez recouvré l’usage de la parole. C’est cela qui m’a fait espérer que vous pourriez aider ma fille, Alya. Elle n’a plus prononcé un mot depuis la perte de son frère. » Imran inclina la tête, les yeux baignés de compassion. « Je comprends votre douleur, Hassan. Je sais à quel point la perte peut être dévastatrice. Permettez-moi d’essayer de vous aider, comme on m’a aidé. »

Au fil des semaines, une étrange symbiose s’épanouit entre Imran et Alya. Ils se comprenaient au-delà des mots, communiquant par gestes, regards et signes, comme si leurs âmes s’étaient trouvées. Imran partagea avec Alya son propre périple à travers la mutité, et comment la patience et l’amour des gens qui l’entouraient lui avaient rendu la voix.

Un mois passa, et Alya commença timidement à émettre de légers sons, presque inaudibles au début. Imran continua de la guider avec douceur, l’aidant à retrouver sa parole perdue. Trois mois après leur première rencontre, Alya prononça enfin un mot, puis deux, jusqu’à des phrases complètes. Son sourire illuminait chaque pièce à chaque parole.

Les jours défilaient, rapprochant Imran et Alya davantage. Alya s’ouvrit peu à peu, d’abord timidement, puis avec une confiance grandissante. Imran partagea son propre chemin de guérison avec Alya, lui montrant qu’il y avait de l’espoir même dans les moments les plus sombres de la vie.

Un jour, après qu’Alya eut recouvré l’usage de la parole grâce à l’incroyable soutien d’Imran, Hassan prit une décision qui bouleversa leur vie à tous. Assis dans le jardin avec Imran, ils observaient Alya jouer avec les autres enfants du quartier. La mélancolie avait envahi Alya depuis que son père avait annoncé leur retour à Haifa, leur ville natale. Son sourire s’était évanoui, et son regard s’était assombri de tristesse.

Hassan ressentait le fardeau de la peine de sa fille et savait que la réponse se trouvait devant lui. Il se tourna vers Imran, les yeux emplis de gratitude, et exprima sa demande en langage des signes. Hassan fit un geste de mariage et pointa vers Imran.

Imran comprit immédiatement la demande de Hassan, et il fut pris au dépourvu. Il leva les sourcils, puis esquissa un sourire espiègle tout en répondant en langue des signes. Il fit mine de réfléchir, puis fit le signe pour « d’accord » et dit : « D’accord, mais souviens-toi que je t’ai déjà rendu ta voix une fois, alors ça ne sera pas difficile une autre fois. »

Hassan éclata de rire, et Alya, qui avait observé la scène avec impatience, se joignit à eux dans un éclat de joie. Elle hocha la tête avec enthousiasme, incapable de parler à cause de l’émotion qui l’envahissait. Imran et Alya se regardèrent, leurs cœurs battant à l’unisson, tandis que Hassan les observait avec bonheur, sachant qu’il avait pris la meilleure décision pour le bonheur de sa fille.

Ainsi, la famille s’agrandit, et le Phare de l’Espoir continua à rayonner, illuminant les vies d’Alya, Imran, et de tous ceux qu’il croisait sur son chemin, avec une touche d’humour qui les rapprochait encore plus.

Extrait du livre « Anxiogène « de Souleymane Boel Tout commence par un braquage à la Place Vendôme…..

Paris place Vendôme

La Place Vendôme était l’un des endroits les plus prestigieux de Paris, avec ses rues pavées bordées de bâtiments haussmanniens magnifiquement ornés. Les arbres en fleurs emplissaient l’air d’un parfum doux et délicat, tandis que la fontaine centrale de la place scintillait au soleil. Les touristes déambulaient lentement, appréciant l’architecture et l’ambiance de la place, sans se douter du casse à main armée qui allait bientôt se produire. La Place Vendôme baignait dans la douce lumière de ce printemps naissant. L’atmosphère paisible fut toutefois rapidement rompue par le fracas du braquage d’une bijouterie de luxe. Youss et Wings, deux hommes au visage masqué par des masques en latex à l’effigie de Barack Obama, avaient minutieusement planifié leur coup depuis des semaines. Leur scooter rugissait sous leurs pieds, ils se dirigeaient à vive allure vers leur cible, déterminés à réussir leur entreprise.

Youss, l’un des braqueurs, tapota l’épaule de son complice en murmurant à son oreille :

-« Yes we can », avant de pénétrer dans la bijouterie et de lancer des grenades fumigènes Sx3 vertes. Wings, quant à lui, surveillait les vitres de la bijouterie qui commençaient à se transformer en nuage de fumée. C’est alors qu’un agent de la voirie, de dos, balayait le trottoir d’un quartier huppé tout en parlant au téléphone avec son ex-femme.

« Je te jure Pauline, ça fait deux mois aujourd’hui que je n’ai plus bu une goutte d’alcool. J’ai même trouvé un nouveau travail », expliqua-t-il fièrement à son ex-femme. « Je vais t’envoyer une photo pour notre petite. Comme ça, elle verra que son papa a réussi à trouver un boulot. Et qui sait, peut-être qu’un jour, ses parents pourront revenir ensemble. Après tout, nous avons fait cet enfant à deux. »

Youss et Wings avançaient sur leur scooter, la tension se lisait sur leur visage masqué. Ils avaient choisi cette bijouterie de luxe pour sa proximité avec une rue adjacente qui leur permettrait de prendre la fuite facilement. Les rayons du soleil réfléchissaient sur les vitres de la bijouterie, laissant apercevoir les bijoux étincelants derrière les vitrines.

Lorsque Youss et Wings entrèrent dans la bijouterie, l’air devint rapidement étouffant. La fumée verte des grenades fumigènes envahit l’espace, et les clients ainsi que les employés se mirent à crier et à paniquer. Les deux braqueurs se hâtèrent de remplir leur sac de bijoux, sachant que chaque seconde comptait.

Tandis que Youss sortait de la bijouterie, il se sentit oppressé et haletant. Les rues étaient maintenant envahies de voitures et de passants effrayés. Il avait l’impression que tout le monde le regardait et qu’il ne pourrait jamais s’échapper. Il se précipita vers le scooter avec le sac de bijoux, tout en essayant de calmer sa respiration sifflante.

Wings, quant à lui, avait l’air plus calme et concentré, observant attentivement les alentours. Il avait une expression déterminée sur le visage, et sa conduite était fluide et précise, comme s’il avait déjà anticipé une éventuelle arrivée de la police.

Soudain, l’alarme de la bijouterie se déclencha, interrompant la conversation téléphonique de l’agent de la voirie. Youss revint de la bijouterie en courant, casqué et ganté, tout en portant son masque. Il tenait un sac à la main et semblait avoir du mal à respirer. Il sortit sa Ventoline de sa poche pour prendre une bouffée, puis se précipita vers le scooter allumé. Dans sa course effrénée, Youss bouscula deux personnes sur la Place Vendôme : un vieil homme élégant qui venait d’offrir une bague étincelante à une jeune mannequin ukrainienne, touchée par ce présent. L’ambiance était chargée d’une certaine intimité, et le vieil homme semblait sur le point de tenter un geste romantique.

Cependant, avant qu’il ne puisse exprimer ses sentiments, Youssouf fit irruption en trombe hors de la bijouterie, son visage masqué exprimant la panique. Il percuta violemment le vieil homme, le forçant à perdre l’équilibre. Dans l’impact, le dentier du vieil homme fut projeté dans les airs, retombant au sol avec un claquement distinct.

Le spectacle grotesque du dentier au sol provoqua un changement radical dans l’expression de la jeune mannequin. Son visage, précédemment rayonnant, se figea dans un mélange d’incrédulité et de dégoût. Elle regarda le dentier avec une expression dédaigneuse, comme si le glamour de l’instant avait été brusquement détruit par cette collision inattendue. Puis, après quelques mètres, Youss percuta l’agent de la voirie à la manière d’un joueur de la NFL qui se trouvait sur son chemin et qui tentait de prendre une photo avec son téléphone pour l’envoyer à son ex-femme et montrer le cliché à leur enfant de son nouveau travail.

L’employé municipal chuta brutalement sur le sol, tandis que les deux braqueurs atteignaient leur scooter. Dans le stress et la précipitation, Youss releva une partie de son masque pour prendre une bouffée de Ventoline, laissant son visage partiellement exposé. C’est alors que l’agent de la voirie parvint à prendre discrètement une photo de lui. Youss remit son casque correctement et monta sur le scooter. Wings démarra le Tmax avec une vélocité impressionnante.

Cependant, Youss remarqua que l’agent de la voirie avait toujours son téléphone dans les mains, comme s’il avait pris une photo. Il s’écria, agacé :

« Putain !! Il vient de me prendre en photo ! »

Wings, surpris, répliqua :

« Quoi ?! Qu’est-ce que tu racontes ?! Tu avais ton masque ? »

Extrait du livre « Anxiogène » sortie mi 2024

Auteur: Souleymane Boel

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Summary: « Judged Guilty of Being Uighur » (The Tiger’s Chair)of Souleymane Boel

Bonjour à tous,

Nous sommes ravis d’annoncer que le livre « La Chaise du Tigre » sera traduit en anglais et portera également le titre de « Judged Guilty of Being Uighur ». Restez à l’écoute pour ce récit captivant qui continuera à mettre en lumière des thèmes et des histoires importants.

We are excited to announce that the book « La Chaise du Tigre » will be translated into English and will also be titled « Judged Guilty of Being Uighur. » Stay tuned for this compelling narrative that will continue to shed light on important themes and stories.

Summary: « Judged Guilty of Being Uighur » (The Tiger’s Chair)

In the Xinjiang region, the fate of Oumar Taipan, the owner of a modest restaurant called « The Tarim, » takes a drastic turn when the Malaysia Airlines flight disappears, taking with it a regular customer of his establishment. Despite the absence of evidence, a dark conspiracy unfolds, orchestrated by Chinese authorities under the leadership of Inspector Wèng. Falsely accused of belonging to a terrorist organization, Oumar is unjustly implicated and faces an unfair trial. Within the confines of this prison-like world, Oumar crosses paths with Moudjahid, a resilient poet who wields the power of words to express their protest against the oppression endured by their people. A year later, Oumar’s brother, Kaeydan, embarks on a desperate quest to reconnect with him, unaware of his whereabouts and the troubling events that have shaken his existence. Souleymane Boel

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This poignant narrative sheds light on the harsh reality of the Uighur people, revealing their relentless struggle against injustice and adversity in the intricate web of Xinjiang.

Extrait du livre « Au-delà du silence » de Souleymane Boel au coeur de la résistance palestinienne.

Cela marquait un tournant dans la carrière artistique d’Imran. Les fresques murales n’étaient plus seulement des actes de résistance, mais aussi des déclarations audacieuses de sa propre identité et de son engagement envers la lutte de son peuple. Le nom « صامت » (Saamat), qui signifiait « le muet », n’était plus simplement une référence à son incapacité de parler, mais aussi un symbole de sa capacité à faire résonner sa voix à travers l’art et l’action.

Les fresques d’Imran continuaient d’apparaître dans toute la ville, chacune d’elles portant un message puissant et un récit de la réalité palestinienne. Certaines représentaient des scènes quotidiennes de résistance pacifique, comme une femme palestinienne cultivant la terre malgré les obstacles imposés par l’occupation. D’autres mettaient en avant des moments de solidarité et de fraternité entre les Palestiniens, montrant comment la communauté se soutenait mutuellement face à l’adversité.

La notoriété d’Imran grandissait, et avec elle, son influence. Ses fresques étaient devenues des points de ralliement pour les Palestiniens, des lieux où l’on pouvait se rassembler, se connecter et partager des histoires. Les discussions qui se formaient autour de ses œuvres étaient autant de façons de renforcer la résistance et de construire un sentiment de fierté.

Malgré la répression croissante de l’occupation, Imran n’avait pas l’intention de s’arrêter. Il savait que son art était un moyen de raconter des histoires invisibles, de défier l’injustice et d’inspirer l’espoir. Chaque coup de pinceau était une manifestation de sa détermination à faire entendre la voix de son peuple.

Cependant, avec une visibilité accrue venait également un risque accru. Les soldats de l’occupation étaient plus vigilants, cherchant à mettre fin à la dissidence artistique d’Imran. Des descentes de police se multipliaient, avec pour objectif de détruire les fresques et d’arrêter les artistes derrière elles. Mais Imran et ses camarades ne se laissaient pas intimider.

Lorsqu’une de ses fresques les plus percutantes, représentant des enfants palestiniens lançant des ballons colorés par-dessus le mur de séparation, fut vandalisée par des colons extrémistes, Imran réagit avec détermination. Plutôt que de laisser leur haine détruire son message, il décida de transformer les tags haineux en une nouvelle œuvre d’art. Il incorpora les graffitis en y ajoutant des couleurs vives, transformant ainsi l’acte de vandalisme en un symbole de résilience.

La créativité et la persévérance d’Imran étaient devenues une source d’inspiration pour toute une génération. Les jeunes artistes se joignaient à lui pour peindre les murs, créant une mosaïque d’expressions artistiques qui reflétait la diversité et la force du peuple palestinien. Ensemble, ils construisaient une histoire visuelle de leur lutte et de leur espoir.

Les médias locaux et internationaux commencèrent à couvrir les œuvres d’art d’Imran et les récits de sa détermination à défier l’occupation à travers l’art. Son histoire se répandait bien au-delà de Jénine, atteignant des personnes du monde entier. Des soutiens et des messages de solidarité affluaient, montrant qu’Imran n’était pas seul dans sa quête.

Alors que le mouvement artistique de résistance gagnait en ampleur, les autorités de l’occupation intensifièrent leurs efforts pour réprimer la dissidence. Des arrestations arbitraires, des intimidations et des actes de violence étaient utilisés pour tenter de briser la détermination des artistes. Imran lui-même fut arrêté et emprisonné à plusieurs reprises pour son implication dans le mouvement.

Cependant, chaque épreuve ne faisait que renforcer sa résolution. Les mois et les années passèrent, mais Imran continuait de peindre, de créer et d’inspirer. Ses fresques murales étaient devenues une forme de résistance non violente, une arme puissante pour défier l’occupation et élever la voix de son peuple.

Le mouvement artistique de résistance qu’Imran avait contribué à inspirer devint finalement l’une des caractéristiques centrales de la lutte palestinienne. Les fresques murales, les chansons, les poèmes et d’autres formes d’expression artistique étaient devenus des outils essentiels pour documenter l’histoire, préserver la culture et défendre la justice. Et l’héritage d’Imran, du jeune artiste muet, vivait à travers chaque trait de pinceau et chaque éclat de couleur sur les murs de la Palestine.

Les années avaient passé depuis qu’Imran avait commencé sa lutte artistique pour la justice et la liberté de son peuple. Chaque coup de bombe de peinture avait été un acte de résistance, une étreinte silencieuse à sa terre et à son peuple. Mais alors que ses fresques murales se multipliaient, que son influence grandissait et que sa voix artistique se faisait entendre dans le monde entier, quelque chose de profondément inattendu était sur le point de se produire.

Un matin, alors que les rayons du soleil éclairaient doucement les ruelles de Jénine, Fawzi arriva précipitamment chez Imran. Son visage exprimait une excitation mêlée d’appréhension. Il trouva Imran en train de peindre une nouvelle fresque, sa bombe de peinture glissant sur le mur avec une concentration intense. Fawzi attendit un instant, puis prit une grande inspiration pour briser le silence qui planait autour d’Imran.

« Imran, » dit-il doucement, sa voix portant une nouvelle lueur d’espoir, « il y a quelque chose que je dois te dire. »

Imran se tourna vers Fawzi, ses yeux curieux mais attentifs. Il déposa doucement sa bombe de peinture et attendit que Fawzi continue.

« L’avocate Layla Khalidi que tu as rencontrée hier, elle a obtenu quelque chose de vraiment incroyable, » commença Fawzi d’une voix chargée d’émotion. « Elle a réussi à faire en sorte que tu sois appelé à témoigner devant la Cour internationale des droits de l’homme. Ils veulent entendre ta voix, ton témoignage sur ce que tu as vécu, sur les atrocités que tu as vues. »

Imran fixa Fawzi, ses yeux s’élargissant lentement alors qu’il assimilait les mots prononcés. Puis, soudainement, une cascade d’émotions submergea Imran. Les souvenirs refoulés depuis des années affluèrent à la surface de sa conscience, la douleur, la perte, la colère et le silence qu’il avait porté en lui si longtemps.

Un bruit étranglé échappa à sa gorge. C’était comme si les émotions contenues depuis si longtemps cherchaient enfin à s’exprimer. Mais ce n’était pas un simple bruit. C’était un cri brut, un rugissement primal, une explosion de douleur contenue et d’espoir inattendu. Imran poussa un beuglement puissant, une libération cathartique qui semblait ébranler les murs autour d’eux.

Fawzi recula légèrement, surpris par l’intensité du cri, mais il comprit immédiatement ce qu’il signifiait. Il était le témoin de quelque chose de profondément personnel et significatif. Fawzi se reprit rapidement et, avec une tendre compréhension dans ses yeux, il se tourna vers l’avocate qui les avait rejoints.

L’avocate Layla Khalidi les observa, sa propre émotion à fleur de peau. Elle écouta attentivement alors que Fawzi expliquait la signification du cri d’Imran, le traumatisme qui avait volé sa voix huit ans plus tôt.

Fawzi se tourna ensuite vers Imran et dit : « Imran, l’avocate Layla est ici pour t’écouter, pour te soutenir. Elle veut que le monde entende ton histoire, ta voix. »

Imran rencontra le regard bienveillant de l’avocate Layla Khalidi, son cœur battant la chamade. Ses lèvres s’agitèrent pour former un mot, mais aucun son n’en sortit. Il ressentait à la fois la peur et l’espoir, un mélange complexe d’émotions qui lui étreignait la gorge.

L’avocate Layla s’approcha doucement, sa voix empreinte d’une chaleur réconfortante. « Imran, je comprends que cela puisse être écrasant. Mais tu n’es pas seul. Nous sommes ici pour te soutenir, pour t’aider à retrouver ta voix à nouveau. Et si tu choisis de témoigner, nous serons à tes côtés à chaque étape du chemin. »

Imran fixa l’avocate Layla, ses yeux brillants d’émotion. Il se sentait vulnérable, exposé, mais aussi encouragé par les paroles compatissantes de l’avocate. Lentement, il hocha la tête, un geste timide mais significatif.

Les jours qui suivirent furent empreints d’une tension et d’une attente palpables. Imran se préparait mentalement à ce nouveau chapitre de sa vie, tandis que l’avocate Layla travaillait sur les détails logistiques pour le procès. Les amis et les membres de la communauté se rassemblaient autour d’Imran, offrant leur soutien silencieux mais solidaire.

Enfin, le jour du procès arriva. Imran se tenait devant la Cour internationale des droits de l’homme, son regard fixé sur les juges et les avocats qui attendaient ses mots. L’avocate Layla Khalidi était à ses côtés, une présence réconfortante dans cet environnement étranger.

Alors que le moment de témoigner approchait, Imran sentit un mélange d’émotions l’envahir. L’anxiété et la peur se mêlaient à l’excitation et à la détermination. Il savait que ses mots pourraient faire la différence, qu’ils pourraient contribuer à la quête de justice pour son peuple.

Et puis vint le moment. Imran prit une profonde inspiration, sentant un soutien invisible de sa communauté derrière lui. Il ouvrit la bouche, et pour la première fois en huit longues années, des mots sortirent. Sa voix était faible au début, mais elle prit rapidement de la force. Chaque mot était chargé d’émotion, chaque phrase portait le poids de sa propre expérience et de celle de son peuple.

Imran raconta son histoire, les souvenirs douloureux du bombardement qui avait tué sa famille, les années de silence qui avaient suivi, et comment il avait trouvé la guérison à travers l’art et la résistance. Sa voix, autrefois réduite au silence, remplissait maintenant la salle d’audience de sa vérité.

Les mots d’Imran résonnaient avec une puissance incroyable, touchant tous ceux qui l’écoutaient. Les juges

Extrait du livre « Au-delà du silence » de SSouleymane Boelsortie janvier 2024

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