Extrait du livre « L’estomac des favélas » de Souleymane Boel

Extrait du livre « L’estomac des favélas » de Souleymane Boel

Dans la favéla de la Rocinha un sale type du nom de Thiago était l’origine de l’épidémie de crack de ce quartier. Cette crapule sévissait très activement en recrutant des mineurs pour les envoyer vendre cette drogue aux effets dévastateurs. Bien souvent il les maltraitait en frappant ceux qui se déconcentraient lorsqu’il fallait surveiller ou servir des meutes de loques humaines zombifiées aux pupilles dilatées venues à plusieurs pour s’approvisionner. Mais la plupart de ces gamins étaient pris en charge par son petit larbin un dénommé “Spock” surnommé ainsi en référence au héros de la série Star-trek un jour après une erreur de calcul Thiago à complément disjoncté en pensant que son petit valet lui avait détourné une partie de la recette qu’il était venu récupérer.Dans un accès de colère il l’a attaché pour lui tailler les oreilles en pointes. La scène était d’un gore à vous filer des cauchemars et des nausées. Un sécateur aux lames ensanglantées posées sur une table et sur le sol quatre morceaux de cartilages d’oreilles. -«Putain de merde j’ai refait le calcul et le compte était bon. Tu n’auras cas te laisser pousser les cheveux et personne remarquera que je t’ai taillé les oreilles en pointes. Tiens une petite liasse de fric ça t’aidera à oublier la douleur.» -«OOOOOH!!! Ça fait horriblement mal putain…» -«Ça va passer va te mettre la tête dans un seau de glace et arrête d’en rajouter ce n’est pas comme si je t’avais coupé les couilles. Non! ?Je t’ai donné un bon paquet de pognon, alors ferme-là et apprends à souffrir en silence. Dans ce que tu fis il y a toujours des risques et là tu viens de subir l’un des plus petits risques de ce métier. C’est clair!?» -«Oui Thiago…» -«Et si ça se trouve dans quelque temps avec tes putains d’oreilles de loup tu vas lancer des toutes nouvelles modes dans tout Rio.»
Aprés cet incident Spoke ne cessait de porter un bonnet noir pour cacher l’état de ses oreilles. Son surnom l’agaçait fortement et il n’était pas rare qu’il provoque des bagarres. Quant à Thiago il n’était presque jamais là sauf pour récupérer le pognon et les transactions avaient lieu de jour comme de nuit à l’abri des regards sous une entrée ou trois gosses étaient toujours présents pour encaisser et servir les usagers. Des petits gosses piégés par l’argent facile. Un parmi les trois portait toujours sur lui un 11-43 le chargeur toujours plein en ayant reçu la consigne à tirer dans la rotule en cas d’incident si une transaction avec un épouvantail de toxico pouvait mal tournée. Pris dans les filets du réseau de ce trafiquant de drogue les gamins exécutaient le moindre de ses ordres. S’il demandait de tuer quelqu’un à l’un de ces gosses et qu’il pouvait hésiter il pouvait lui arracher le flingue des mains et choisir un autre gosse pour le buter seulement parce qu’il s’était dégonflé. Dans ce point deal situé dans l’estomac de la favéla d’autres enfants faisaient la queue étant déjà prisonniers d’une dépendance prématurée au crack qui les avaient conduits à vivre dans la misère et les ordures des rues.Thiago gérait différent point de deal le plus important était à la Rocinha mais il en avait un autre dans la favela de Jacarezinho une banlieue pauvre de Rio. Le point de deal de la Rocinha était une sorte de “drive” spécialisé dans les produits stupéfiants comme le crack et le cloud9. En plein cœur du quartier les clients pouvaient aller et venir pécho de la dope jusqu’à une centaine par jour. Ces schlagos squelletiques venaient s’approvisioner auprès des revendeurs qui étaient épaulés par des “guetteurs” qui veillaient à ce que ces junkies aux dégaines de walking-dead en état de manque ne tentent pas un chrome d’une dose au moment ou la transaction pouvait se faire.L’amour pour l’acquisition des choses mondaines par le crime est comme un vautour qui tourne autour de l’homme qui en a fait sa passion attendant patiemment sa chute pour le dévorer.

Extrait du livre « L’estomac des favélas » Auteur:Souleymane Boel Sortie prévue courant 2019 inchaa’Allah

Extrait du livre « l’estomac des favélas » de Souleymane Boel

Extrait du livre « l’estomac des favélas » de Souleymane Boel

Thiago a été élevé à Manaus près des rives du rio Negro, au nord-ouest du Brésil. Dans cette capitale du vaste État de l’Amazonas il fut élevé par son oncle avec sa soeur un trafiquant de cocaïne notoire. Depuis son plus jeune âge il fut confronté à la violence après avoir vu son père se faire assassiner sous ses yeux. Âgé de douze ans son père lui avait demandé de sagement attendre dans la voiture le temps de partir faire une course dans un magasin d’alimentation seulement il n’était pas le seul à l’attendre:
“Attends-moi dans la bagnole j’en ai pour quelques minutes.”
Il a dû faire à peine trois pas en sortant de la boutique avant qu’une voiture garée ne démarre et qu’il s’effondre sous des balles de kalachnikov. Le type de la boutique avait l’habitude de se faire extorquer de l’argent par le père de Thiago jusqu’au jour où il en eut marre et décida de faire appel à une équipe de tueurs lui ayant proposé un prix fixe pour se débarrasser de lui en lui tendant un guet-apens. La fusillade fut courte mais d’une rare intensité. Mortellement touché à la gorge l’homme s’effondra en voyant au loin son fils. Ils l’ont arrosés de balles avant d’effectuer une brusque marche arrière sur sa dépouille pour s’assurer qu’il soit bien mort. Le gamin sort en pleurant pour partir serrer une dernière fois son père.
“Papa! Papa!”
À douze ans après l’assassinat il a rejoint le domicile du frère de son père qui lui imposa de rejoindre la structure d’une organisation active ayant le contrôle sur toute la plaque tournante du narcotrafic sud-américain. L’organisation en question était implanté dans le quartier de Colonia situé dans la zone Nord de Manaus. Le frère de son père était le bras droit de cette organisation il était dangereux et violent à Manaus les gens l’avaient surnommé le dentiste car ce trafiquant de drogue avait la spécificité d’arracher les dents aux mauvais payeurs. L’homme l’éleva dans la haine et la cruauté jusqu’à ce qu’il perde complètement sa sensibilité au point de pouvoir tuer de la même manière qu’il pouvait vous dire bonjour.

Extrait du livre « L’estomac des favélas  » sortie prévue courant
2019 inchaa’Allah
Auteur: Souleymane Boel